jeudi 18 septembre 2014

Faire le tour des Cevennes en septembre n'est pas une bonne idée...

Il est 9h15,  je roule depuis 15 minutes et il commence à pleuvoir. Il y a
du vent. Il y a des bourasques. Il y a vraiment beaucoup de pluie. Il y a
des rafales. Je suis sur l'autoroute,  je n'y vois presque plus rien, nous
roulons à 15 km/h. Les autres commencent à s'arrêter sur le bas côté. Je
suis un camion en me disant qu'il est le "lapin" parfait pour l'orage, s'il
passe, je passe. Ah ! Il grêle. Ah ! Mon lapin s'arrête aussi sur la bande
d'arrêt d'urgence ! Bon. Bâ, on attend alors... Ils sont plutôt gros ces
grêlons. Il est bien long cet orage. Un grain n'est jamais aussi long.
C'est une tempête de grêle. Il est 9h55, mon lapin repart. Il grêle un peu
moins gros et moins fort. J'abandonne Saint Guilhem du Désert derrière moi.
Voici l'air de repos de la Couvertoirade. Il ne pleut plus mais il fait
toujours 15º. Les nuages d'altitude défilent très vite et la brume s'élève
de la ville médiévale. Ça lui donne un air fantomatique de lendemain de
déluge. J'ai besoin de retrouver ma sérénité. Je traîne dans les allées de
la Maison du Larzac. J'aime cet endroit. Je m'y arrête à chaque fois que
j'y passe. J'y ai même défilé en costume médiéval en 2005, pour la fête
médiévale estivale locale. Je repars pour Millau. Il vente de décorner les
boeufs et le cocus. Je m'arrête au point d'observation du panorama de la
vallée de Millau. Je me rends compte que ce joli sifflement de flute de pan
que j'entends depuis qu'il y a du vent est émis... Par ma voiture ! Ma
voiture chante ! Je voulais vivre des choses sortant de l'ordinaire,  je
suis servie ! J'ai un collègue philosophe qui dit que la vie nous donne
souvent ce qu'on attend d'elle, ce qu'on espère d'elle intimement... 
Il est 12h30. Millau est une ville fantôme, tout est fermé sauf 6
brasseries. Je me promène. Je ne vois que des gantiers et des restaurants.
Mais où sont passés les couteliers,  alors ? Il en reste 3... Ah, non, 2,
le plus anciens vient de partir en retraite il y a 15 jours et liquide son
stock, j'arrive trop tard..., Ah, non, 1 seul, il y en a un qui n'est
presque jamais ouvert. La ville se reveille à 14h. Je finis par trouver le
couteau pliant de mes rêves sans avoir besoin d'aller jusqu'à Laguiole, à
100 km de là, avec tire bouchon, en chêne et inox brossé, recyclé d'un
tonneau de Pomerol. Par-fait ! Allé hop ! Je m'en vais,  j'ai rendez-vous
vers 19h un peu avant Albi, chez Fred et Christophe, et comme j'ai au moins
1h30 d'avance, je suis toute seule en pleine campagne, sur une route de
crêtes, je vais pouvoir flâner, bailler au corneille, regarder les
éperviers et les champs d'éoliennes, les moutons et les faisans en bord de
route, photographier les étrangetés des nuages et faire une tite siestoune
en chemin...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire